France : François Bayrou reconduit d’anciens ministres au bilan lamentable (Analyse)
Par Nadjib TOUAIBIAPublié le
Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, a annoncé lundi 23 décembre vers 18h45 la composition de l'équipe gouvernementale sur le perron du palais présidentiel. Une curieuse combinaison avec d’anciens du parti de droite LR représenté par 47 députés et d’anciens ministres au bilan lamentable. Comme un pied-de-nez aux électeurs qui ont désavoué le macronisme.
Aux rangs des ministres d’État, Gérald Darmanin est nommé à la Justice, Elisabeth Borne à l'Education nationale, Manuel Valls aux Outre-mer, Eric Lombard (Président de la Caisse des Dépôts) est nommé au ministère de l'Economie. Bruno Retailleau reste à l’Intérieur, tout comme Sébastien Lecornu au ministère des Armées, Jean-Noël Barrot s'installe au Quai d'Orsay.
Xavier Bertrand n’entre pas au gouvernement. Il a été éjecté de la liste sous pression du Rassemblement National. Une concession très significative de l’orientation du gouvernement Bayrou.
Le président de la région Hauts-de-France a annoncé dans un communiqué avoir refusé "de participer à un gouvernement (...) formé avec l'aval de Marine Le Pen". "Le Premier ministre m'a informé ce matin, contrairement à ce qu'il m'avait proposé hier, qu'il n'était plus en mesure de me confier la responsabilité du ministère de la Justice en raison de l'opposition du Rassemblement national", a-t-il ajouté.
Borne, Valls, Darmanin… de triste mémoire pour une majorité de français
Autres points noirs de ce gouvernement Bayrou : l’ancienne première ministre Élisabeth Borne, célèbre pour ses 49,3 en rafale, pour le forcing autour de la loi sur la retraite, largement rejetée par les Français. L’ancien premier ministre de François Hollande, Manuel Valls, qui n’a jamais caché son basculement dans le camp des macronistes, en collectionnant les échecs électoraux. Il fait son retour après être allé flirté avec l’extrême-droite Catalane pour tenter de prendre pied, mais en vain, dans la classe politique espagnole au nom de ses origines. Gérard Darmanin qui fut ministre de premier plan dans un gouvernement largement rejeté aux dernières législatives. Les électeurs ont placé le Nouveau Front Populaire en tête sur la base de son programme. Sans compter l’échec patent des macronistes aux Européennes.
Avec un collectif bricolé de la sorte, François Bayrou, l'homme au 66% des opinions défavorables, escompte passer le cap du mois de juillet, étape d’une possible dissolution. Il table ainsi sur le renoncement d’une partie des socialistes à la censure pour ne pas remettre leur mandat en jeu. Le terrain n’en reste pas moins miné sur un boulevard ouvert à l’extrême-droite.